Avèm totes quicòm en se de Mai 68

Mai 68 : la révolte en affiches. Ces affiches ont marqué le mouvement de Mai 68.

Parce qu’on a tous quelque chose en nous de Mai 68, la Topina expose durant le mois de mai une série d’affiches de Mai 68. Il y a cinquante ans, la lutte trouvait dans l’art graphique un champ d’expression privilégié.

Le 15 mai 1968, alors que l’Ecole des beaux-arts de Paris est occupée, la première affiche y est créé. Avec les occupants de l’Ecole des arts décoratifs est fondé l’Atelier populaire. L’Atelier populaire se compose d’un atelier où l’on conçoit les affiches et de plusieurs ateliers où on les réalise : l’atelier de sérigraphie est le plus important, cette technique étant la plus rapide à mettre en œuvre et permettant de reproduire un grand nombre d’affiches.
Les étudiants des Beaux-Arts et des Arts Décoratifs étaient sollicités par des manifestants, grévistes et contestataires venus de la France entière pour leur commander des affiches. Chaque jour, une assemblée générale se réunissait avec tous les militants et artistes. Lors de cette AG, les projets étaient choisis démocratiquement après débat. Les projets d’affiches étaient généralement faits en commun après analyse de la situation politique et des événements de la journée ou après des discussions aux portes des usines.

Deux questions sont généralement posées : l’idée politique est-elle juste ? L’affiche transmet- elle bien cette idée ? Chaque soir, un comité validait les sujets, slogans et graphismes…

Les projets acceptés étaient réalisés et imprimés par les équipes des ateliers qui se relayaient nuit et jour. Des dizaines d’équipes de colleurs se sont constituées, rejointes par celles des comités d’action de quartiers et de comités de grève des usines.

Les responsabilités au sein des ateliers ne devaient être que provisoire et donc tournantes selon la nécessité. Ainsi l’Atelier populaire devint une institution ouverte et démocratique qui attira plus de 300 artistes et des milliers d’étudiants qui donnaient un coup de main plus ou moins ponctuellement.
Il est difficile de citer des noms de ces artistes puisque la plupart des affiches ne sont pas signées. Cela n’était pas dans l’esprit. Malheur à l’artiste qui aurait eu l’outrecuidance de signer son œuvre.

Certains artistes ont attesté plus tard de leur participation à cette expérience assez unique.

Point d’orgue de cette exposition, la lecture à plusieurs voix le jeudi 16 mai à 19h30 à la Topina.

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