Florent, d’Agen à la Topina en passant par Barcelone. Entretien traduit de « La Setmana »

Adissiatz topinaires,
nous voulons vous faire connaitre un peu mieux Florent qui a lancé le projet de la Topina, pourquoi il a choisi de consacrer une bonne partie de sa vie à la cuisine. L’interview réalisée par La Setmana retrace superbement son parcours et précise avec sensibilité les influences déterminantes d’où ont germées les idées de la Topina
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L’hebdomadaire de l’info en occitan : www.lasetmana.fr
La convivialité, Florent Salinié s’en est imprégné très tôt. Il est né et a grandi à Agen. Enfant, il passait son temps dans la cuisine de sa grand-mère qui tenait un restaurant populaire, à l’ancienne. Cette femme venue s’installer en Occitanie à l’âge de 15 ans après son départ de sa Champagne natale a fait tout un tas de petits boulots avant d’ouvrir sa “cantine”.
Elle faisait partie du paysage tout simplement, et à chaque service, elle pouvait faire à manger pour 100 à 140 personnes. C’était des gens du coin, des employés de la commune ou de la CAF voisine. Il pouvait aussi y avoir du monde venu pour le marché et qui venaient déjeuner après avoir fait leur business tout le matin. Pour ce monde là, le “Bar de l’avenir” était une adresse de choix. Cet épisode a marqué profondément Florent, dont les souvenirs qu’il en garde sont d’une grand précision.“Il m’arrivait de me cacher dans la chambre froide pour goûter les desserts de la grand-mèrenous a-t-il raconté, mais on ne pouvait plus les vendre ensuite. Imaginez-vous d’avoir un flan un chocolat avec des traces de doigts d’enfants dessus !
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Il accompagnait aussi parfois sa grand-mère au marché pour la voir négocier ferme avec les marchands. « Elle faisait une cuisine qui plaisait à tous dans cette maison, nous dit Florent, à la carte : du cassoulet, des lentilles ou des tripous au vin blanc. J’ai été bercé par ce côté convivial des arts de la table. La connexion entre sa grand-mère et son petit-fils a été déterminante pour décider de la suite de sa vie, jusqu’au dernier moment. Le jour même où sa grand-mère disparut, en 2008, Florent commençait à gérer son propre restaurant à Barcelone. La succession était prise.
Florent partit à Barcelone. Il trouva un emploi de gérant de l’espace café-restaurant du centre socioculturel privé du Teatre Foment Hortenc. Mais il ne se contentait pas de rester derrière son comptoir à servir des cafés et faire les comptes. Il a participé à la mise en place de projets d’animation en passant par des tablées de 150 personnes ou encore la gestion des bars et du service restauration de la fête du quartier (où affluaient 10000 personnes en moyenne).
En 2008 il lança sa propre affaire avec la création du bar restaurant “La Granota”. En plus des tâches classiques du patron de bar, il a contribué à l’organisation d’animations avec les associations socioculturelles du quartier. Qu’est-ce qui distingue la capitale catalane de la métropole occitan où il vivait avant, au delà de sa vie économique très dynamique ? Le simple fait que les gens vivent essentiellement dehors. Ils ont une manière de vivre différente, nous explique Florent, ça commence dès six heures du matin, avec beaucoup d’activité et beaucoup de vie sur les marchés de quartier. Après, la journée dure jusqu’à des heures très tardives.”
Tout est fait pour se rassembler ou alors aller manger un morceau dans un établissement bruyant.“Les bars sont essentiels dans ce mode de vie, nous dit Florent, tous se retrouvent là. Je me souviens qu’une mémé de 80 ans qui venait tous les jours, à midi, manger son sandwich avec sa bière. Une autre venait toujours le soir pour boire son café et fumer sa cigarette.”Aussi, une autre (“J’ai un bon rapport avec les anciens !” confesse Florent en riant) lui a appris à cuisiner des spécialités locales (…)
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Florent fait le parallèle entre son BEPA de service aux personnes et son travail de gérant de restaurant. Je ne suis pas là pour faire la gueule en regardant les comptes, nous dit-il, je suis aussi là pour prendre soin des autres. Créer une bonne ambiance dans l’établissement, est un moyen parmi tant d’autres. »
L’association Fasèm de bruch lance un financement participatif sur Ulule. La Topina pourrait ouvrir ses portes au mois d’avril. (…)
Peut-être une mamie, après avoir faut les courses et discuté avec ses amies sur le temps qu’il fait, elle s’arrêtera à la Topina pour prendre sa tartine et son verre de vin.
Interview réalisée par Clément Pech. Mercés plan Clamenç !
Et il vous reste 11 jours pour participer et faire participer ! Endavant !
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